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Un troisième module de service européen pour le retour sur la Lune

31 Mai 2020 , Rédigé par De Martino Alain Publié dans #Artemis 3

C’est officiel depuis le 26 mai, l'Agence spatiale européenne a signé un contrat avec Airbus pour la construction du troisième module de service européen pour le vaisseau spatial Orion qui transportera les astronautes qui atterriront sur la Lune (mission Artemis III).

«En concluant cet accord, nous démontrons à nouveau que l'Europe est un partenaire solide et fiable pour le programme Artemis » a déclaré le directeur de l'exploration humaine et robotique de l'ESA, David Parker. Plus de 20 000 pièces et composants sont utilisés dans chaque module de service, des équipements électriques en passant par les moteurs, les panneaux solaires, les réservoirs de carburant et autres éléments de survie des astronautes, ainsi qu'environ 12 kilomètres de câbles.

L'ESM est de forme cylindrique et mesure environ quatre mètres de diamètre et de hauteur. Il dispose de quatre panneaux solaires (de 19 mètres de large lorsqu'ils sont déployés) qui génèrent suffisamment d'énergie pour alimenter deux foyers. Les 8,6 tonnes de carburant alimentent un moteur principal et 32 petits propulseurs. L'ESM pèse au total un peu plus de 13 tonnes. En plus de sa fonction de système de propulsion principal pour le vaisseau spatial Orion, l'ESM est responsable des manœuvres orbitales et du contrôle de position. Il fournit également à l'équipage les éléments centraux de support-vie tels que l'eau et l'oxygène, et régule le contrôle thermique lorsqu'il est amarré au module d'équipage.

Au cours du développement et de la construction de l'ESM, Airbus a tiré parti de son expérience en tant que maître d'œuvre du véhicule de transfert automatisé (ATV) de l'ESA, qui a fourni aux différents équipages de la Station spatiale internationale des livraisons régulières de matériel d'e recherche, de pièces de rechange, de nourriture, d'air, d’eau et de carburant. Cinq ATV ont été lancés entre 2008 et 2014.

Le premier module de service européen a déjà été livré au KSC de la NASA en novembre 2018 pour un lancement inhabité l'année prochaine et a déjà été couplé avec son module d'équipage. Le second est en production dans le hall d'intégration d'Airbus à Brême, en Allemagne.

Assemblage du module de service européen n°2

Assemblage du module de service européen n°2

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« Sasquatch », le logiciel de récupération d’Orion.

17 Mai 2020 , Rédigé par De Martino Alain

Lors de son retour sur Terre, Orion pénétrera dans l’atmosphère à une vitesse de 40 000 km/h qui le ralentira à 500 km/h pour amerrir à 20 km/h grâce à ses parachutes.

Mais pendant toutes ces différentes phases, du matériel sera largué et tombera dans l'océan Pacifique alors que le navire de récupération attend près du site d'amerrissage. Et la sécurité du navire et de l'équipe de récupération est essentielle au succès de la mission.

C’est pour cette raison qu’une équipe d'ingénieurs de quatre personnes du Johnson Space Center de Houston, en plus de celle de récupération dirigée par l’Exploration Ground Systems du KSC, sera à bord du navire de l'US Navy avec « Sasquatch », un outil logiciel très important, créé spécifiquement pour Orion.

Sasquatch est un logiciel utilisé par la NASA pour prédire les grandes « empreintes » - c'est pourquoi ce logiciel est appelé Sasquatch (ou Bigfoot, créature légendaire du Canada et des États-Unis) - des différents débris libérés de la capsule lors de la rentrée atmosphérique et de la descente.

Ce matériel largué comprend les parachutes de secours et les parachutes pilotes qui aident initialement à ralentir et à stabiliser Orion, ainsi que d'autres éléments nécessaires au déploiement de la séquence de parachutes. L'objectif principal de l'équipe Sasquatch est d'aider à rapprocher le navire le plus possible pour récupérer Orion rapidement mais aussi, recueillir autant de matériel que possible.

L'intégration des données de vent recueillies à partir des ballons avec celles de Sasquatch sur les débris, telle que la vitesse à laquelle ils tombent, démontrera comment ces débris se propagent  - scénarios que l'équipe a pratiqués pendant des années dans le désert de l'Arizona où le programme Orion a effectué ses tests de parachutes.

Et c'est là que Sasquatch et les huit ballons météorologiques, libérés du navire de récupération par une équipe du CCAFS de Floride et du VAFB de Californie, entrent en jeu : ils utiliseront ces informations pour positionner le navire de récupération, les petits bateaux et les hélicoptères à l'extérieur des champs de débris afin d'éviter toute blessure ou dommage.

«La vitesse et la direction des vents en haute altitude sont essentielles pour modéliser les trajectoires des débris», a déclaré le major Jeremy J. Hromsco, officier des opérations au 45e Escadron météorologique du CCAFS. « Les données fournies aux équipes de prévision de l'US Navy et de la NASA leur permettront de caractériser et de prévoir avec précision l'atmosphère pendant les opérations de récupération.»

Le positionnement est primordial pour récupérer le matériel avant qu'il ne coule. L'équipe se concentrera d'abord sur la récupération du couvercle de la baie avant de la capsule (forward bay cover), cet anneau de protection qui recouvre la coque arrière et protège les parachutes pendant la majeure partie de la mission. S'ils réussissent, les ingénieurs pourront ainsi inspecter le matériel et recueillir des données de performances supplémentaires.

Sarah Manning

Environ cinq jours avant l'amerrissage, l'équipe de récupération se dirige vers un point à mi-chemin entre le rivage et l’endroit où Orion doit amerrir. Alors que le vaisseau spatial se rapproche, le navire de la Marine avec son équipage navigue vers le point de chute et la distance ainsi que la vitesse à laquelle ils peuvent s'y rendre dépend du travail de l'équipe « Sasquatch ».

Les hélicoptères qui capturent les précieuses images de la descente et de l'amerrissage décollent environ une heure avant l'amerrissage. Leurs plans de vol sont aussi établis sur la base des dernières informations de l'équipe Sasquatch.

"La sécurité est absolument primordiale", a déclaré Sarah Manning, ingénieure en aérospatiale qui fait partie de l’équipe Sasquatch. «Nous voulons nous rapprocher le plus possible - suffisamment loin pour que l'équipe de récupération soit en sécurité, mais suffisamment près pour pouvoir y arriver rapidement».

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