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Aperçu du processus post-amerrissage d'Orion

14 Mars 2020 , Rédigé par De Martino Alain

Lors de l’amerrissage, il y a de fortes chances que le vaisseau se retrouve à l'envers. Apollo a amerri de cette façon une fois sur deux.

Dans ce cas, la première action de l'équipage, une fois qu'il a compris ce qu’il se passe, est de commander au véhicule de passer en mode post-atterrissage. Cela permet de couper les suspentes des parachutes, puis de gonfler le système de redressement (les ballons orange). Cette manœuvre prend environ 5 minutes.

Mais si quelque chose s'est mal passé, que les astronautes se retrouvent par exemple désorientés ou inconscients, une minuterie de sauvegarde se déclenche et le véhicule passe automatiquement en mode post-atterrissage.

L'équipage doit ensuite vérifier que de l'air extérieur n’est pas entrée dans le module de commande pendant la descente, ce qui se produit si, lors de la rentrée atmosphérique, la pression de la cabine est légèrement inférieure à la pression au niveau de la mer. Un message sur leurs écrans leur indique si la soupape de décharge s'est ouverte. Dans ce cas, ils attendent une minute pour savoir s'il y a des vapeurs d'ammoniac ou d'hydrazine résidant dans la cabine. S'il y a une quantité notable de l'un ou l'autre, ils doivent sortir immédiatement. Mais il y a de fortes chances que l'air soit sain et qu'ils puissent lever la visière de leur combinaison.

Aperçu du processus post-amerrissage d'Orion

Le corps de chaque membre d'équipage doit se réadapter rapidement à la gravité terrestre, ce qui peut les rendre malades. Chacun est donc équipé de 4 sacs vomitoires rangés dans leur appuie-tête. Ils sont également dotés de médicaments contre le mal de mer dans la poche de leur combinaison ainsi que d’un sac d'eau installé au bas de leur siège, s'ils ont besoin de se rincer la bouche.

Une fois le CM en position verticale, l'équipage débute la procédure de mise hors-tension mais laisse suffisamment d’alimentation pour pouvoir garder la cabine scellée pendant environ 2 heures, mais aussi conserver toute la capacité de refroidissement du système de contrôle thermique. En effet, une fois le module de service largué avant la rentrée, le module de commande s'appuie sur un système à l'ammoniac pour refroidir l'avionique et la cabine. La chaleur de la rentrée est dissipée dans la structure du véhicule et il faut donc conserver autant de refroidissement que possible avec cet ammoniac.

En résumé, il faut mettre hors tension les systèmes redondants restants ainsi que les éléments non critiques. Par ailleurs, avant d'éteindre le système de communication principal, l’équipage réalise une communication avec la Marine sur une radio de recherche et de sauvetage alimentée par batterie et avec le contrôle de mission par le biais d’un téléphone satellite. La radio et le téléphone satellite sont installés sur le bord des sièges du pilote et du commandant. La radio sert à coordonner les étapes de récupération avec le personnel de la Marine présent sur l'eau.

Une fois les vérifications de communication terminées, l'équipage activera 2 unités d'hydroxyde de lithium alimentées par batterie qui contrôlent les niveaux de CO2, le véhicule toujours isolé de l'air extérieur. Après cela, ils peuvent mettre hors tension les systèmes primaires de survie.

A partir de cet instant, l'équipage n’a plus qu’attendre l’arrivée de la Marine. Une fois que la communication radio est de nouveau établie, l'équipage éteint le système de refroidissement à l'ammoniac et la Marine vérifie qu'il n'y a pas de niveaux dangereux d'hydrazine ou d'ammoniac persistants à l'extérieur du module. Si tout est nominal, alors commence le processus d'ouverture de la trappe. L'équipage n'a rien d'autre à faire à ce stade que de rester assis et attendre. Ce processus peut prendre entre 20 et 30 minutes, avant que les astronautes puissent s’extraire de leurs sièges et saluer les caméras.

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