La vie à l'intérieur d'Orion lors de la mission lunaire Artemis II
Lors de la prochaine mission Artemis II, prévue à ce jour fin 2024, quatre astronautes voleront à bord du vaisseau spatial Orion et s'aventureront autour de la Lune, devenant ainsi les premiers à poser les yeux sur notre voisine céleste à une distance relativement proche, depuis plus de 50 ans.
Orion accueillera les astronautes Reid Wiseman, Victor Glover et Christina Koch, ainsi que l'astronaute de l'Agence spatiale canadienne (ASC) Jeremy Hansen au cours de leur voyage de près de 10 jours et de plus d’un million de kilomètres. Ils vivront et travailleront dans le module d'équipage tandis que le module de service leur fournira les produits essentiels dont les astronautes ont besoin pour rester en vie, notamment l'eau potable, l'azote et l'oxygène.
Comme c'est la première fois que des astronautes voleront à bord d'Orion, Artemis II comprendra plusieurs objectifs pour vérifier, pour la première fois, les nombreux systèmes de survie du vaisseau spatial fonctionnant dans l'espace. L’équipage aportera de précieux commentaires pour les futures missions Artemis sur la Lune.
La vie à bord d’un vaisseau spatial
La cabine d'Orion a un volume habitable d’un peu plus de 9m³, offrant autant d'espace de vie que deux mini-fourgonnettes. Après le lancement, l'équipage rangera les sièges de Koch et Hansen jusqu'au jour du retour, leur donnant ainsi plus d'espace pour se déplacer pendant le vol. Les dossiers des sièges de Wiseman et Glover, respectivement commandant et pilote, resteront ouverts mais leurs repose-pieds seront rangés. Orion disposera ainsi de près de 60 % d'espace en plus que les 6 m³ du module de commande Apollo.
Qu’y aura-t-il au menu ?
Les scientifiques du Space Food Systems Laboratory du Johnson Space Center à Houston travaillent avec l'équipage pour présélectionner leurs repas bien avant de quitter la Terre. Même s'ils n'auront pas les options quotidiennes dont dispose un équipage de la station spatiale lors de leurs expéditions, les astronautes d'Artemis II disposeront d'un menu fixe basé sur leurs préférences personnelles et leurs besoins nutritionnels. Orion est équipé d'un distributeur d'eau et d'un chauffe-plats pour réhydrater et réchauffer les aliments, et l'équipage aura des heures de repas dédiées dans son emploi du temps
Du sport pendant le vol
Chaque astronaute consacrera 30 minutes par jour à l’exercice, minimisant ainsi la perte musculaire et osseuse qui se produit sans gravité. Orion est équipé d'un volant d'inertie, un petit dispositif installé directement sous la trappe latérale utilisée comme marchepied pour entrer et sortir d'Orion le jour du lancement. Le volant d'inertie est un simple appareil basé sur un câble pour les exercices d'aérobic comme l'aviron et les entraînements de résistance comme des accroupissements et soulevés de terre. Il fonctionne comme un yo-yo, donnant aux astronautes autant de charge qu'ils y mettent, pour un maximum de 180 kg.
Sur la Station spatiale internationale, les astronautes disposent de plusieurs appareils d’exercice qui pèsent collectivement plus de 1800 kg et occupent environ 24 m³. Bien qu'efficace pour les membres de l'équipage de la station spatiale, l'équipement d'exercice d'Orion doit s'adapter à des contraintes de masse et de volume plus strictes : le volant pèse environ 13 kg et est légèrement plus petit qu’une valise à main.
L’hygiène
La baie hygiénique comprend des portes pour plus d'intimité, des toilettes et un espace permettant à l'équipage d'apporter ses kits d'hygiène personnelle. Ceux-ci comprennent généralement des articles comme une brosse à cheveux, une brosse à dents et du dentifrice, du savon et des produits de rasage. Les astronautes ne peuvent pas se doucher dans l'espace mais utilisent du savon liquide, de l'eau et du shampoing sans rinçage pour rester propres.
Lorsque la nature se rappellera inévitablement à eux, ils utiliseront les toilettes d'Orion, le système universel de gestion des déchets ( Universal Waste Management System – UWMS), une fonctionnalité que les équipages d'Apollo ne possédaient pas. Presque identique à la version volant sur la station spatiale, le système collecte séparément l'urine et les excréments. L'urine sera évacuée par-dessus bord tandis que les excréments seront collectés dans une canette et stockés en toute sécurité pour être éliminés au retour.
En cas de dysfonctionnement des toilettes, l'équipage pourra utiliser des urinoirs de secours pliables, un système qui collecte l'urine dans un sac et s'interface avec le système de ventilation pour envoyer l'urine par-dessus bord. Avec deux styles différents conçus pour accueillir à la fois les femmes et les hommes, les sacs contiennent chacun environ un litre d'urine. En cas de panne de l'UWMS, l'équipage utilisera toujours les toilettes pour la collecte des matières fécales, mais sans le ventilateur qui facilite la séparation des matières fécales.
Les soins médicaux
En cas de besoins médicaux mineurs au cours de la mission, Orion disposera à bord d'une trousse médicale comprenant des articles de premiers secours de base jusqu’aux outils de diagnostic, tels qu'un stéthoscope et un électrocardiogramme, qui pourront être utilisés pour fournir des données aux médecins sur Terre. L’équipage aura également régulièrement des conférences médicales privées avec les chirurgiens basés au contrôle de mission pour discuter de leur santé et de leur bien-être.
Le sommeil
Avec un emploi du temps chargé, l'équipage d'Artemis II bénéficiera de huit heures complètes de sommeil pour s'assurer qu'il est bien reposé et peut tirer le meilleur parti de sa mission. Pendant la majeure partie du vol, les quatre membres d'équipage dormiront en même temps, attachant leurs sacs de couchage aux murs d'Orion pour dormir un peu.
Rester en contact
À l’intérieur d’Orion, les astronautes utiliseront un microphone et un haut-parleur portatifs ou porteront un casque pour communiquer avec les contrôleurs de mission, effectuer des contrôles médicaux avec les médecins de vol et entrer en contact avec leurs familles. L’équipage disposera également de tablettes et d’ordinateurs portables qu’il pourra utiliser pour revoir les procédures et charger quelques divertissements avant le lancement.
Artemis II devra donc confirmer que tous les systèmes d'Orion fonctionnent comme prévu avec un équipage à bord dans l'environnement réel de l'espace lointain. La mission ouvrira la voie à de futures missions à la surface de la Lune, notamment par la première femme et la première personne de couleur, établissant des capacités scientifiques et d'exploration lunaires à long terme, et inspirera la prochaine génération d'explorateurs – la génération Artemis.