Tests d'intégration pour l'ESM 2
Tests d'intégration pour l'ESM 2
Le deuxième modèle de vol du module de service européen (ESM) est entré dans sa phase de test d'intégration.
Réalisées dans les installations d'Airbus Defence and Space à Brême, en Allemagne, les validations de l'ESM-2 déjà terminées incluent des tests de cardans du moteur principal qui lui permettent de pivoter pour les manœuvres et le contrôle directionnel pendant le vol spatial. Ce moteur principal est un des moteurs remis à neuf de la navette spatiale Atlantis (OMS).
« Le développement et la préparation d'engins spatiaux et de modules habitables ont une longue histoire à Brême, à commencer par le laboratoire Spacelab qui fut embarqué à bord de la navette spatiale », a déclaré Mark Kelly Ingénieur Propulsion chez EADS Astrium et responsable de l'assemblage, de l'intégration et des tests (AIT - Assembly, Integration and Testing) pour l’ESM-2. . « Cette activité s'est poursuivie grâce au soutien d'Airbus à des programmes tels que le module Columbus, qui est amarré à la Station spatiale internationale ainsi que le vaisseau spatial de ravitaillement en fret ATV… et maintenant Orion. »
Plus de 20 000 pièces et composants sont utilisés dans chaque module de service européen, des équipements électriques aux moteurs, panneaux solaires, réservoirs de carburant et fournitures de survie pour les astronautes, ainsi qu'environ 12 kilomètres de câbles.
L'ESM-2 est l'un des trois modèles de vol actuellement en différentes phases de production, d'intégration, de test ou de préparation de mission. Le premier – désigné ESM-1 – subit les derniers préparatifs aux États-Unis avant son lancement sur la première mission de test sans équipage d'Orion fin 2021, tandis que l'ESM-3 vient de commencer sa phase d'intégration en Europe.
« L'intégration est un long processus », a ajouté Paolo Artusio, responsable d'étage chez AIT. « Nous avons tiré de nombreuses leçons de l'ESM-1, que nous avons mis en œuvre au fur et à mesure pour le deuxième modèle de vol. Et nous faisons également la même chose lors de la transition d'ESM-2 à ESM-3. »
En février, Airbus a signé un contrat avec l'Agence spatiale européenne (ESA) portant sur la construction de trois modules de service européens supplémentaires pour Orion. Deux d'entre eux seront déployés dans le cadre de la NASA Lunar Orbital Platform-Gateway - une station spatiale en orbite lunaire qui étendra la présence de l'humanité dans l'espace, ainsi que fournira une plate-forme pour des expériences scientifiques.
Des communications laser pour Artemis 2
Le système de communications optiques pour Orion Artemis 2 (O2O - Optical to Orion) exploite des communications laser, également appelées communications optiques, et permettra aux Terriens de profiter d'images et de vidéos haute définition lorsque les astronautes retourneront dans la région lunaire pour la première fois depuis près de 50 ans. Prévu en 2023, Artemis II sera le premier vol en équipage, depuis les missions Apollo, pour un voyage d'environ dix jours qui consistera à faire le tour de la Lune avant de retourner sur Terre. O2O fera de cette mission l'une des premières à utiliser des technologies de communication laser pour les vols spatiaux en équipage.
Avec des systèmes laser à bord, O2O permettra une vidéo ultra-haute définition 4K en direct depuis la Lune, ainsi qu'une transmission améliorée des données scientifiques tels que les procédures, images, plans de vol, communications et la voix entre Orion et la Terre. Si vous vous souvenez des images des missions Apollo, elles étaient granuleuses et difficiles à voir. O2O permettra aux astronautes d'Artemis d'envoyer des vidéos et des images beaucoup plus vives et détaillées.
Les communications laser permettent de transmettre plus de données sur une seule liaison descendante que les systèmes radio comparables. Elles utilisent la lumière infrarouge qui regroupe les données dans des ondes nettement plus serrées permettant aux stations-sol d’en recevoir plus.
Les instruments à bord d'Artemis II collecteront tout d’abord les données (images, vidéos, etc.) puis transféreront ces informations vers la Terre depuis la région lunaire. Sur Terre, deux terminaux au sol, l'un situé au « Table Mountain Facility » du JPL en Californie du Sud, et le second au « White Sands Complex » à Las Cruces au Nouveau-Mexique, recevront et transmettront les faisceaux laser depuis et vers Orion. Une fois la lumière laser capturée, les systèmes des détecteurs sensibles des terminaux-sol reconvertiront les informations en données électriques et les transmettront au centre des opérations de mission, ainsi qu'aux scientifiques et aux chercheurs.
Les systèmes de communication laser offrent des débits de données plus élevés avec des exigences de taille, de poids et de puissance réduits. Un système de communication plus compact élimine les grandes antennes à cardan et les systèmes déployables, laissant plus de place aux instruments scientifiques et permettant un lancement moins coûteux, tandis qu'une demande de puissance réduite favorise une durée des batteries plus longue. Ces avantages seront cruciaux pour les missions d'exploration qui génèrent beaucoup de données et où l'espace et la puissance sont essentiels.
En prévision d'Artemis II, l'équipe O2O construira le terminal spatial et l'intégrera dans le vaisseau spatial Orion. Ce terminal se compose de trois éléments principaux :
- Le module optique, composé d'un télescope de 10 centimètres et de deux cardans qui le pointent vers des bornes terrestres.
- Le modem qui convertit les données et les commandes de mission vers et depuis les faisceaux laser pour la communication via le module optique.
- Le contrôleur électronique, composé d’un ordinateur interfacé avec l'avionique de vol Orion et contenant une électronique d'interfaçage pour le contrôle et le pointage du télescope du module optique.
O2O fournira aux missions Orion et Artemis un « pas de géant » dans la technologie des communications, permettant aux communications optiques de joindre de la radio lors des voyages vers la Lune, Mars et au-delà. Avec O2O permettant à plus de données d'atteindre la Terre, les scientifiques de la NASA pourront mener des recherches plus approfondies et ainsi réaliser plus de découvertes.