Transfert d'Orion du PHSF au LASF
Deux semaines après son transfert dans le PHSF pour son alimentation en fluides, Orion a, ce dimanche, pris la direction du LASF (Launch Abort System Facility), le bâtiment dans le lequel le LAS (Launch Abort System ) va lui être intégré. Cette étape sera la dernière avant que le vaisseau spatial ne soit complet et le départ pour le pas de tir...
« Une fois le LAS intégré et les tests fonctionnels conclus, le vaisseau spatial sera considéré comme terminé» a déclaré Michael Hawes, gestionnaire du programme Orion chez Lockheed Martin. « Ensuite, en Novembre, nous intégrerons le tout à la fusée, qui aujourd’hui est en route pour le pas de tir.»
Le LAS est une technologie critique pour la sécurité du lancement, conçue pour extraire immédiatement la capsule et l'équipage en cas d'urgence. Il est le plus haut de tous les systèmes de poussée et d’accélération jamais créés, améliorant de manière significative la sécurité de l'équipage. Il se compose de trois moteurs à propergol solide: un moteur de contrôle d'attitude qui dirige la capsule loin du lanceur, un moteur de largage qui tire le LAS loin du module d'équipage, et un moteur d'abandon qui propulse le module d'équipage loin de la rampe de lancement.
Le fonctionnement du LAS a déjà été testé au White Sands Missile Range (Nouveau-Mexique) au cours du «Pad Abort test 1».
Vous pouvez revoir la vidéo du test ci-dessous.
Underway Recovery Test (URT-3).
Entre le 13 et le 20 septembre, la NASA, accompagnée d’une équipe de Lockheed Martin et de l'US Navy ont embarqué à bord de l’USS Anchorage de la base navale de San Diego afin de réaliser un ultime test de récupération d’Orion en mer.
«Je ne suis pas sûr que les Américains saisissent l'importance de ce qui va se passer » a déclaré Charles Bolden, administrateur de la NASA au Los Angeles Times présent à bord de l'Anchorage. « La nation la plus puissante au monde est prête à envoyer un vaisseau spatial destiné à mener l'homme plus loin dans l’espace que jamais réalisé. Nous n'avions pas conçu d’engin spatial depuis l'ère Apollo. Ainsi, lorsque nous le lancerons en décembre, ce sera quelque chose que toute une génération d'Américains n'a jamais vu ».
«La Marine était là lors d'Apollo et quand Orion est arrivé, nous avons levé haut la main et dit: Écoutez, nous pouvons faire cette mission » a déclaré le contre-amiral de l’US Navy Fernandez Ponds.
Selon lui, il n'y a pas de meilleur navire pour cette mission que l’Anchorage, avec son radar, son poste de pilotage, son établissement médical efficace et sa très importante plate-forme immergeable, une zone du navire qui peut prendre l'eau pour permettre aux bateaux - et dans ce cas Orion - de se mettre à quai à l'intérieur du navire.
Ci-dessous, Charles Bolden et l'Astronaute John Casper visitent l'Anchorage.
Michael Bolger, directeur du programme de développement des systèmes au sol et des opérations au KSC a expliqué comment la récupération devait fonctionner:
Quand Orion amerrira, la Marine enverra des Zodiac avec des plongeurs à sa rencontre. Ces derniers attacheront une série de sangles afin que l’Anchorage puisse y relier un câble de treuil telle une « ligne de pêche ». En même temps, des navires plus petits seront de chaque côté d’Orion, avec pour objectif de tendre les câbles afin de centrer l’engin.
Pendant ce temps, la plate-forme immergeable s'ouvrira, se remplissant d’environ 2 mètres d'eau. Une fois le module en toute sécurité à l'intérieur, l’eau sera évacuée.
À ce stade, si l'Orion était habité, les astronautes seraient en mesure de sortir.
Dans quelques années, lorsqu’Orion effectuera son 1er vol avec des hommes à bord, l'ensemble des opérations devra prendre moins de deux heures pour assurer leur confort et leur sécurité.
En pratique, l'Anchorage a passé plusieurs heures pour se rendre en haute mer. Là, il a rencontré un autre navire qui transportait l'une des quatre maquettes du vaisseau spatial et l’a mise à l’eau à l’aide d’une grue.
La récupération a dès lors pu débuter.
Après quelques difficultés mécaniques avec l'un des Zodiac, les plongeurs se sont réunis autour du module. Des winches placés à bord des petites embarcations ont ensuite aidé à positionner Orion à l’arrière de l’Anchorage mais l’alignement fut fastidieux.
Lentement mais sûrement, le module s’est placé sur la plate-forme de l'Anchorage. Une fois l'eau évacuée, le module était en sécurité - un engin semblant beaucoup trop petit pour transporter six hommes dans l'espace profond et les ramener sains et saufs.
Mais la NASA et la Marine ont aussi testé une autre méthode utilisant une grue afin de soulever le module hors de l'eau et le placer sur le navire. A l’époque, une méthode similaire était utilisée pour récupérer les modules Apollo.
Milt Heflin, un employé de la NASA à la retraite qui a participé à huit reprises à la récupération de vaisseaux Apollo, a déclaré que bien que la méthode de la grue se veut plus facile, Orion est bien plus lourd.
« Tout ce qui est ajouté apporte du poids à l'engin spatial » a déclaré Heflin, affectueusement appelé «le sage» et consultant pour la récupération d’Orion. Sans le crochet géant construit au-dessus du module, cette récupération est devenue « beaucoup plus difficile que ce que nous faisions ».
« Allons-nous y parvenir? Je crois que bien que oui » a déclaré Bolden. « Il y a beaucoup de gens qui ne le pensent pas, mais moi, j’y crois »
Tony Taliancich d’ULA nous parle d’EFT-1 et la Delta IV Heavy.
Tony Taliancich, directeur des opérations de lancement de la Côte Est pour ULA, nous donne quelques informations sur EFT-1 et la fusée Delta IV Heavy qui doit concrétiser le 1er vol d’Orion en Décembre.
Le bâtiment appelé Horizontal Integration Facility or “HIF” est la résidence actuelle des trois boosters qui composent notre Delta si particulière (Common Booster Cores (CBCs)). Située à Cape Canaveral, la structure ressemble à la plupart des hangars et des bâtiments du Kennedy Space Center - jusqu'à ce que vous y pénétriez. Les 3 boosters, parés à donner toute leur puissance, surplombent les visiteurs.
Le vol général de la Delta pourrait sembler être le même que les sept lancements antérieurs de cette fusée massive mais il y a des différences notoires. «Il y a eu des défis uniques d'intégration pour cette mission que nous avons dû surmonter», a déclaré Taliancich. « Cependant, dans l'ensemble, ce sont les mêmes boosters que nous avons lancés par le passé.»
La Delta IV Heavy est le plus grand lanceur de la famille Delta IV. Son premier lancement datant de 2004, elle est actuellement la plus importante en termes de capacité de tous les lanceurs du monde. Elle est composée de trois Delta IV. Tout comme les Boosters de la navette spatiale, ils sont largués après avoir brulé tout leur carburant, après un peu plus de quatre minutes de vol.
Chaque Delta IV Heavy a une masse d'environ 733 T au décollage. La version normale mesure 72 mètres de haut, 5 mètres de diamètre et peut envoyer des charges utiles pesant 28,790 T en orbite terrestre basse et 14,220 T en orbite de transfert géostationnaire.
La Delta IV Heavy d’ULA utilisera donc ses capacités impressionnantes pour envoyer le vaisseau spatial vers un voyage de deux orbites autour de la Terre. Orion s'aventurera à quelque 5800 km de la planète. C'est plus que n'importe quel autre vaisseau depuis la fin de l'ère Apollo, il y a plus de quatre décennies…
23 septembre:
A l'intérieur du HIF (Horizontal Integration Facility) du Space Launch Complex 37 de Cape Canaveral Air Force, un technicien d'ULA surveille l'accouplement du 2 ème étage de la Delta IV Heavy.
Nouveaux tests de récupération en pleine mer.
Au cours de tests de récupération au large de la côte Californienne qui auront lieu du 12 au 19 septembre, les équipes à bord de L'USS Salvor (T-ARS 52), effectueront une répétition générale de la méthode de récupération primaire d’Orion puis pratiqueront une technique de récupération de sauvegarde dans lequel elles vont utiliser une grue fixée au navire afin de sortir de l'eau une version test d'Orion.
L'équipe débutera dans des mers calmes puis se dirigera vers des eaux plus difficiles, aux limites recommandées pour la récupération par la grue. Ces tests dureront 4 jours.
Ci-dessous, le 11 septembre à la base navale de San Diego en Californie, une grue est utilisée pour le transfert du véhicule d'essai Orion dans l'USS Salvor.
Puis, le 15 septembre, l'USS Salvor aura rendez-vous avec l'USS Anchorage .
La méthode de récupération primaire se déroula quant à elle à l’aide de ce dernier, comme déjà réalisé précédemment. Ce test inclura le soutien du Mission Control Center du Centre Spatial Johnson à Houston, de ballons météorologiques, de deux hélicoptères de la Marine, quatre canots pneumatiques à coque rigide et deux Zodiac.
A l'issue de tous ces essais, le 19 septembre l'USS Anchorage sera de retour à la base navale de San Diego où le véhicule d'essai Orion et les équipements de soutien seront déchargés.
Transfert d’Orion de l’O&C B au PHSF.
Jeudi 11 septembre, Orion a été transféré du Neil Armstrong Operations & Checkout Building au Payload Hazardous Servicing Facility afin d’y être alimenté en fluides.
Les employés du KSC se sont rassemblés derrière des barrières pour prendre des photos, créant une atmosphère évocatrice du temps des navettes lors de leurs transferts du VAB vers l’aire de lancement…
Une fois placé sur le crawler KAMAG, Orion a débuté son voyage a la vitesse de 8 Km/h, l’ensemble module d’équipage, module de service et adaptateur pesant 33 tonnes. Le trajet long d’un 1,6 Km a débuté aux alentours de 9h00 heure de Floride (15h00 en France) et a duré environ 2 heures, de la sortie du O&C B à l'entrée au PHSF.
Orion doit y rester 16 jours afin que son système de refroidissement soit alimenté en ammoniac et ses réservoirs d’alimentation des 12 propulseurs orbitaux, chargés en hydrazine hautement toxique.
Ensuite Orion se déplacera de nouveau vers un autre établissement pour l'ajout de son LAS, la tour d’éjection et de sauvetage en cas de problème lors du lancement. Puis un crawler l’amènera au complexe de lancement 37 aux alentours des 10 ou 11 novembre.
Pendant le transport, Orion est alimenté en énergie et est mis en sur-pression grâce a cette remorque, pour éviter toute contamination extérieure.
Ci-dessous, la vidéo (en accéléré) du transfert d'Orion
La NASA est toujours à la recherche d’astéroïdes candidats pour l’Asteroid Redirect Mission (ARM).
Cette mission a pour but d’identifier, capturer et rediriger un astéroïde sur une orbite stable autour de la lune. Dans les années 2020, des astronautes l'exploreront et reviendront sur Terre avec des échantillons. Ceci permettra de vérifier et faire progresser les technologies et connaissances en vol spatial nécessaires pour envoyer des humains sur Mars dans les années 2030.
La NASA dispose de deux options : soit capturer un petit astéroïde issu de son « orbite natif » - l'orbite naturel dans lequel il se trouve, soit récupérer un rocher sur un astéroïde plus grand. Elle fera son choix en Décembre mais maintiendra une possible « Revue de Mission » jusque début 2015.
Une petite équipe d'ingénieurs teste d’ores et déjà les deux concepts, en capitalisant sur les technologies et ingénieries des travaux déjà réalisés à la NASA. Quatre autres sociétés américaines choisies par la NASA développent également d’autres concepts et fournissent des idées alternatives.
Les plans actuels de la NASA sont d’annoncer le choix de l’astéroïde cible environ un an avant le lancement de l'engin spatial robotisé, prévu au plus tôt pour 2019. A ce jour, la NASA a identifié trois candidats pour le concept de petit astéroïde et trois pour celui de rocher à extraire. L'agence espère encore identifier un ou deux candidats supplémentaires chaque année qui pourraient devenir autant de cibles potentielles.
A gauche, l'option A qui enveloppe un astéroïde en vol libre.
A droite, L'option de récupération d'un rocher sur un astéroïde plus grand.
Les télescopes terrestres et spatiaux contribuent à l'observation, le suivi et la caractérisation des astéroïdes. Le processus commence par la détection des objets géo croiseurs (NEO) et du suivi de leurs orbites: les observatoires au sol balayent d’abord une zone dans le ciel pour détecter un objet se déplaçant à travers le fond des étoiles fixes. Ensuite, l’International Astronomical Union Minor Planet Center ( qui opère au Smithsonian Astrophysical Observatory) collecte les données et détermine si l'objet a déjà été identifié. S’il est classé comme nouvel objet, les scientifiques sont en mesure d'obtenir grossièrement son orbite et une estimation de sa taille un jour ou deux après sa découverte.
Mais avant qu’un astéroïde puisse être un candidat valable, plusieurs critères d'identification doivent être respectés. Les scientifiques doivent déterminer la vitesse de rotation, la forme, la taille, l’orbite précise, la classe spectrale et même les caractéristiques de surface en cas d’extraction d’un rocher.
La meilleure façon de mesurer précisément ces caractéristiques est un radar interplanétaire, mais uniquement si l'objet est assez proche de la Terre. Lorsque l'astéroïde n'est pas dans la gamme de détection du radar, le télescope spatial Spitzer de la NASA peut contribuer à la collecte de données en utilisant l'imagerie infrarouge.
La combinaison des données recueillies par Spitzer et les observatoires au sol permet d’estimer la densité et la masse d'un astéroïde plus précisément. L’imagerie infrarouge du Spitzer a jusqu’ici permis de déterminer la taille de deux candidats ARM.
Les trois candidats retenus à ce jour pour le concept de petit astéroïde sont 2009 BD, 2011 MD, et 2013 EC20. La taille de 2009 BD est estimé à environ 4 mètres, grandeur déduite par les données fournies par Spitzer. 2013 EC20 quant à lui mesure environ 2 m, taille déterminée par imagerie radar.
Ci-dessous, 2011 MD.
Les gros astéroïdes les plus connus sont trop importants pour être pris en compte et ont des orbites trop éloignées pour le vaisseau spatial ARM chargé de les rediriger en orbite lunaire. Certains sont si lointains que leurs tailles et leurs compositions sont difficiles à appréhender même pour nos plus puissants télescopes. Pourtant, d'autres pourraient être des candidats potentiels, mais le temps manque pour toutes les observations à réaliser…
Cependant, il existe actuellement trois astéroïdes-candidats validés pour le concept de récupération de rocher à leur surface, connus sous le nom d’Itokawa, Bennu et 2008 EV5.
Itokawa a été observé directement et de très près par la mission japonaise Hayabusa et est connu pour contenir des rochers d'une taille idéale d'environ 3 mètres.
2008 EV5 et Bennu ont été imagés par radar et les données collectées permettent de déduire qu'ils ont aussi des rochers de la taille appropriée.
En outre, la mission OSIRIS-REx (lancement prévu en 2016) sera d'étudier Bennu et de réaliser une cartographie détaillée de sa surface, en plus de prélever des échantillons et de les retourner sur Terre pour une étude plus approfondie.
Dessin d'artiste d'OSIRIS-REx..
Le premier vaisseau Orion enfin complet.
Au cours du week-end, les techniciens et les ingénieurs du Kennedy Space Center ont mis la touche finale sur la capsule Orion qui s’élancera pour son premier vol en Décembre.
Le module d'équipage, recouvert de ses tuiles de protection thermique noires a été installé au-dessus de son module de service blanc.
Ensuite le couple module d'équipage (recouvert d'une feuille de protection) - module de service a été positionné sur sa bague adaptatrice (Orion-to-stage adapter ring) qui servira à relier le vaisseau spatial au lanceur Delta IV, bague réalisée au Marshall Space Flight Center à Huntsville, Alabama.
Remplacement de l’extrémité du 3ème bras de la tour de lancement mobile.
Au cours du mois d’aout, l’extrémité du troisième bras de la tour de lancement a été enlevé et remplacé par un nouveau modèle afin de pouvoir soutenir les fonctions vitales de la capsule Orion et du LAS avant le lancement. Ce nouveau « bras » a été installé sur la partie la plus haute de la tour.
Depuis lors, les 3 bras ombilicaux subissent des tests pour vérifier qu’ils fonctionnent correctement. Ils seront désaccouplés du lanceur a t-0 du lancement.