Premiers tests des combinaisons spatiales pour Orion
Les ingénieurs et techniciens du Centre Spatial Johnson de la NASA à Houston évaluent les combinaisons spatiales que les astronautes utiliseront dans le vaisseau Orion pour les voyages dans l'espace profond.
Le 17 mars, les membres de l'équipe Johnson ont participé à un test de mise sous pression à vide des combinaisons afin de vérifier que les modifications effectuées entrent bien dans les normes pour l'engin spatial Orion.
Durant cette épreuve, les costumes sont raccordés aux systèmes de soutien vie puis l'air est ôté de la chambre afin d’évaluer leurs performances dans des conditions semblables a celles du vaisseau Orion. Le costume, connu sous le nom de « Modified Advanced Crew Escape Suit » est une version à circuit fermé pour les lancements et les ré-entrées, porté par les astronautes de la Navette Spatiale. La combinaison contient toutes les fonctions nécessaires pour soutenir la vie, est conçue pour permettre des sorties extra-véhiculaires et soutenir l'équipage dans le cas improbable où l'engin spatial perdrait de la pression.
Les principales modifications apportées la rendront plus adaptée à un travail régulier au lieu de seulement les situations d'urgence.
Elle devra fonctionner avec un sac à dos de support-vie couplé aux systèmes d'Orion, fonctionner pendant des heures au lieu de quelques minutes et aura besoin de plus de flexibilité dans les coudes, les poignets et autres articulations.
C'est le premier test d’une série de quatre épreuves avec du personnel dans les costumes.
5 chambres à vide existent au JSC de Houston.
La « 11 foot chamber »
Cette chambre a un diamètre de 3,4m pour une longueur de 5,8m avec un sas à 2 compartiments de 2,7 X 3m utilisés pour des essais humains dans un environnement à vide et pour le développement des costumes spatiaux. Un troisième sas, plus petit, appelé « la cabine » d’environ 80m³ est aussi disponible pour des tests à pression réduite avec ou sans personnel. Il contient un tapis roulant, un système d’allègement de poids et les systèmes de soutien-vie nécessaires pour les opérations à pression réduite.
La « 20 foot chamber »
C'est une chambre à vide avec deux sas, une chambre de décompression rapide et une cloison amovible. Elle a été configurée comme banc d'essai d'habitabilité à pression réduite pour le « Skylab Medical Experiment Altitude Test » (SMEAT) en 1971 et a aussi servi comme banc d’essai à pression ambiante pour des contrôles avancés sur l'environnement et le soutien-vie de la Station Spatiale.
Le volume de la chambre a été augmenté en y insérant un cylindre de 6.1m de diamètre par 2,3m de haut. Le volume est divisé en trois niveaux.
La chambre B
La Chambre B fait 7.6m de diamètre pour une hauteur de 7.9m. Elle est utilisée pour des essais avec des astronautes en environnement à vide. Elle possède un monorail qui la traverse et qui fournit un allègement de poids pour l’astronaute. Le monorail permet deux degrés de liberté à l'intérieur de la chambre.
La chambre à vide à double-gants
Située à l'intérieur la « 11 foot chamber » elle permet de réaliser des tests à vide pour les gants des scaphandres EMU. Elle donne un volume de travail suffisant pour la formation et certification de l'équipage et du matériel sur leurs utilisations. Une plate-forme de travail est également disponible pour une utilisation à l’intérieur la chambre.
Le sas de la Station Spatiale Internationale
Il a été développée pour les tests, vérifications, certifications et entrainements des sorties extra-véhiculaire. C’est une réplique exacte à une atmosphère du sas de l’ISS.
Elle contient deux chambres pour l’équipage et l’équipement raccordées par une cloison commune. Adjacent à la chambre d’équipage se trouve un autre sas utilisé pour simuler le vide spatial.
Le bouclier de retour au Marshall Space Flight Center
Le bouclier thermique du vaisseau spatial est arrivé lundi 9 mars au Marshall Space Flight Center et sera installé dans le Bâtiment 4705 "fraisage et usinage".
Une équipe d'ingénieurs va alors procéder à des analyses approfondies sur plusieurs échantillons de la matière ablative qui a protégé le module d'équipage pendant la rentrée. Ces analyses permettront une meilleure compréhension de la tenue de la matière et des améliorations sur les modèles de protection futurs.
Rappelons que pendant le vol, le bouclier a connu des vitesses d'environ 32000 km/h et des températures de 2200 degrés Celsius...
Terry Abel, directeur du projet chez Lockheed Martin explique comment l'épaisseur et la composition du bouclier protègent la capsule pendant la rentrée atmosphérique.
Larry Gagliano, chef de projet adjoint du LAS explique aux médias locaux les tests que vont soumettre les ingénieurs au futur bouclier thermique d'Orion.
Le LAS dépasse toutes les attentes...
Trois secondes. C’est tout ce qu'il aura fallu au moteur de contrôle d'attitude d'Orion du système d’abandon au lancement (LAS – Launch Abort System) pour prouver que son matériel peut survivre aux intenses températures, pressions, bruit et vibrations subies lors d'une éjection d’urgence et cela 40% au-dessus des marges nominales.
Le LAS est conçu pour apporter une sécurité supplémentaire à l’équipage en cas de problème sur la rampe de lancement ou lors du vol. «Nous avons testé ce moteur de contrôle d'attitude dans des environnements maximaux prévus pour s’assurer qu’il pourrait résister à une situation d'urgence » a expliqué l'ingénieur en chef du LAS, Wayne Walters.
Le 4 Mars, Orbital ATK en collaboration avec la NASA et Lockheed Martin, a terminé le dernier test de l'un des systèmes de fusées à propergol solide les plus complexes jamais construits pour le LAS.
Construit par Orbital ATK, le moteur de contrôle d'attitude se compose d'un générateur de gaz à propergol solide comprenant huit valves régulièrement espacées tout autour de l'extérieur du moteur de 0,9 mètre de diamètre. Ensemble, elles peuvent exercer sur commande plus de 3 tonnes de force de braquage sur le véhicule dans toutes les directions.
«Pour la première fois, le moteur a démontré ses capacités au-delà de ce qu'il subirait en vol» a déclaré Kevin Rivers, directeur adjoint à la Direction des Projets Vols au Langley Research Center de la NASA en Virginie. «Nous pouvons maintenant avoir une confiance absolue dans les capacités du moteur à fonctionner correctement lors d'une mission habitée».
Les ingénieurs de l'usine d'Orbital ATK à Elkton dans le Maryland, ont aussi testé séparément une des soupapes du moteur de contrôle d'attitude qui serait utilisé pour maintenir le LAS sur une trajectoire de vol contrôlée en cas de besoin. Ces valves réorientent également le module pour le déploiement du parachute et l'atterrissage. «Bien que nous espérons qu'il ne sera jamais utilisé, il est réconfortant de savoir que nous concevons un système qui garantit que nos astronautes seront en sécurité quand ils iront en mission au-delà de l'orbite terrestre basse» a déclaré John Davidson , responsable de la dynamique de vol du LAS.