Artemis 2, de belles vidéos en perspective !
En novembre 2020, la NASA a lancé un appel d’offre d'engagement public de narration lors de la mission Artemis 2. Et National Geographic a répondu positivement et proposé de réaliser cette campagne, multiplateforme et ouvert à tous afin de raconter l'histoire d'Artemis 2, le premier vol Artemis qui transportera des astronautes autour de la Lune à bord du vaisseau Orion.
A l’époque, l'administrateur de la NASA, Jim Bridenstine déclarait que la NASA « recherchait des partenaires pour utiliser des technologies de pointe, des applications d'imagerie et des approches nouvelles qui iraient au-delà de la couverture standard de NASA TV ». « Nous voulons de nouveau capturer les sensations ressenties lors des missions Apollo pour la nouvelle génération - la génération Artemis. Tout comme les téléspectateurs étaient scotchés devant leurs téléviseurs il y a 50 ans alors que les astronautes faisaient leurs premiers pas sur la Lune, nous voulons de nouveau les immerger dans cette nouvelle ère d'exploration ».
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Les propositions incluaient du matériel tel que des systèmes de caméras à 360°, de la réalité virtuelle, de la compression d'images avancée pour améliorer leurs qualités sur les liaisons de communication à bande passante limitée, des méthodes de narration et de distributions inédites, des systèmes de caméras 4K et Ultra HD, des vues robotiques à la «troisième personne», des systèmes de caméras portables par l'équipage, une stabilisation de l'image, de petites caméras portables ou autres concepts qui puissent fournir des images plus attrayantes ou offrir une expérience de vision personnalisée.
À la suite d'un processus de sélection concurrentiel, la NASA et National Geographic ont donc conclu un accord (non remboursable) pour collaborer sur du matériel audiovisuel compact et léger qui volera à l'intérieur du vaisseau spatial, et son soutien pour ce projet.
National Geographic prévoit de tirer parti de son portefeuille d'actifs médiatiques, notamment de ses magazines, réseaux sociaux et numériques et de ses programmes télévisés, pour des opportunités de diffusion. Ceux-ci incluraient une expérience immersive à bord d'Orion pour partager l'histoire de l'exploration humaine de la Lune.
Artemis 1 est complet !
Après avoir terminé avec succès les tests de vibration de la maquette de test structurel de l'adaptateur d'étage d’Orion surmonté du simulateur de masse de ce dernier, cette fois, le 9 octobre, c’est le matériel de vol de l'adaptateur d'étage d’Orion qui a été installé et connecté au sommet de l'étage de propulsion cryogénique intérimaire (ICPS) qui fournira la puissance nécessaire pour envoyer Orion vers la Lune.
Cet adaptateur, construit au Marshall Space Flight Center à Huntsville, Alabama, relie Orion à l'étage de propulsion cryogénique intérimaire (ICPS) doté d’un moteur RL10, construit par Boeing et ULA à Decatur, Alabama, et qui permettra l’insertion trans-lunaire d’Orion.
Ensuite, le 19 octobre, le vaisseau Orion, surmonté de son système d’abandon au lancement, a été transféré du « Launch Abort System Facility » dans la High Bay 4 du VAB.
Le lendemain 20 octobre, les ingénieurs et techniciens d' « Exploration Ground Systems » (EGS) de la NASA et de l'entrepreneur Jacobs (le plus grand fournisseur de services professionnels et techniques de la NASA) ont attaché le vaisseau spatial à l'un des cinq ponts roulants à l'intérieur du VAB et ont commencé à le soulever peu après 04h00 UTC. Enfin, une fois correctement aligné avec son adaptateur, les techniciens l’ont lentement abaissé et fixé.
L’ensemble fait maintenant plus de 98 mètres de haut alors qu'il entre dans la phase finale de ses tests avant le lancement prévu pour février 2022.
Ces prochains essais se focaliseront sur l’ensemble Orion-SLS ainsi qu’avec les systèmes-sol avant de faire rouler la fusée et son vaisseau spatial vers la rampe de lancement pour un test final, connu sous le nom de WDR (Wet Dress Rehearsal) qui permettra à la fusée et à l'équipe de lancement d'effectuer des opérations de chargement de propergol dans les réservoirs de carburant et de procéder à un compte à rebours complet du lancement.
Une fois ces opérations terminées, la NASA réintègrera l’ensemble dans le VAB pour les vérifications finales et fixera une date cible pour le lancement.
Chacune de ces campagnes d'essais à venir évaluera pour la première fois la fusée et Orion en tant que système intégré.
Elles se décomposent en 5 parties distinctes.
Test de vérification d'interface : Vérifier la fonctionnalité et l'interopérabilité des interfaces entre les éléments et les systèmes.
Les équipes effectueront ce test depuis la salle de tir du centre de contrôle de lancement et commenceront par mettre Orion sous tension pour charger ses batteries et effectuer des vérifications sur la santé et l'état de divers systèmes. Ensuite, les équipes feront de même pour vérifier les interfaces entre l'étage central, les boosters et les systèmes-sol, et assurer la fonctionnalité des différents systèmes, y compris les moteurs de l'étage central et le contrôle de la poussée des boosters, ainsi que l’étage de propulsion cryogénique intérimaire (ICPS). Un dernier test intégré, avec tous les faisceaux de câbles installés dans la fusée et le vaisseau spatial, vérifiera leur capacité à communiquer entre eux et avec les systèmes-sol.
Tests d'ingénierie spécifiques au programme : Assurer la fonctionnalité d'une variété de systèmes différents.
Après le test de vérification de l'interface pour l'étage central et les boosters, des tests supplémentaires effectueront plusieurs contrôles sur l'étage central et les systèmes de suralimentation, tels qu'un test de contrôle de poussée des boosters. Plus tard, les ingénieurs effectueront un test d'ingénierie supplémentaire lors du transfert sur le pad 39B lors de la WDR.
Test de communication de bout en bout : Tester les fréquences radio du contrôle de mission vers le SLS, l'ICPS et Orion afin de démontrer leurs capacités à communiquer avec le sol.
Ce test utilise une antenne radiofréquence dans le VAB, une autre près du pad qui couvrira les premières secondes du lancement, ainsi qu'une antenne plus puissante qui utilise le Tracking Data Relay Satellite et le Deep Space Network.
Test de séquençage du compte à rebours : Effectuer un compte à rebours de lancement simulé à l'intérieur du VAB pour vérifier le logiciel et le séquenceur de lancement au sol, qui vérifient la santé et l'état du véhicule sur le pad.
Les équipes configureront la fusée pour le lancement et exécuteront le séquenceur jusqu'à un point prédéfini du compte à rebours – en testant les réponses de la fusée et du vaisseau spatial et en s'assurant que le séquenceur peut fonctionner sans aucun problème. Le jour du lancement, le séquenceur de lancement au sol passe la main à un séquenceur de lancement automatisé qui prend le relais environ 30 secondes avant le tir.
Wet Dress Rehearsal Testing : Démontrer la capacité à charger les propergols cryogéniques, y compris leur vidage du lanceur, le tout installé sur la plate-forme mobile au pas de tir.
Plusieurs semaines avant le lancement réel, Artemis I parcourra les 8 kilomètres jusqu'au Pad 39B au sommet du transporteur sur chenilles. Là, il subira des vérifications sur le pad, et les équipes s'entraîneront au compte à rebours de lancement, puis reviendront à T-10 minutes pour démontrer leur capacité à annuler un lancement et vider les réservoirs.
L’ICPS 2 au CCSFS
Le 18 aout dernier, l’étage de propulsion cryogénique intérimaire (ICPS) pour Artemis 2 est arrivé à Cap Canaveral depuis l'usine d’ULA (United Launch Alliance) à Decatur, Alabama.
Le seul cargo d'ULA utilisé pour transporter ses fusées de Decatur aux sites de lancement côtiers, connu sous le nom de R/S RocketShip, a livré l’ICPS-2 au CCSFS (Cape Canaveral Space Force Station) pour son déchargement.
L’ICPS est construit par ULA dans le cadre d'un partenariat de collaboration avec Boeing pour servir d'étage supérieur du SLS, fusée la plus puissante du monde. Comme son nom l'indique, il s'agit d’une solution intermédiaire d'étage supérieur (Interim Cryogenic Propulsion Stage) pour les trois premiers lancements jusqu'à ce que l’EUS (Exploration Upper Stage) fabriqué par Boeing soit prêt.
L'ICPS est basé sur la version de cinq mètres de diamètre du deuxième étage cryogénique du lanceur Delta (DCSS - Delta Cryogenic Second Stage) d'ULA qui a volé 24 fois, depuis 2004, sur des fusées Delta IV avec un pourcentage de réussite de 100 %.
L'ICPS comprend un réservoir d'hydrogène liquide légèrement plus grand que celui de la Delta IV, ainsi que des interfaces électriques et mécaniques spécifiques à la fixation et au support du vaisseau spatial Orion, et un deuxième réservoir d'hydrazine pour un propulseur de contrôle d'attitude supplémentaire. Il est également doté d’un système de détection d'urgence (EDS - Emergency Detection System) et d'autres modifications matérielles spécifiques à la sécurité de l’équipage.
L'étage alimente en hydrogène et en oxygène liquides le moteur principal Aerojet Rocketdyne RL10B-2 pour produire 110,1 kilo-Newtons de poussée.
L'ESM 2 est prêt pour son transfert au KSC
A Brême, en Allemagne, Airbus Space se prépare à expédier le module de service pour Artemis 2, le premier vol habité d'Orion, au Kennedy Space Center où il sera accouplé à son module d'équipage. En arrière-plan se trouve la structure du Module de service 3 pour la mission Artemis 3, prêt pour son début d’'assemblage.
La dernière étape nécessaire avant l’installation en toute sécurité du module sur son support fut de vérifier sa masse.
Enfin, de retour au sol, il est maintenant repositionné sur la plaque de son conteneur, presque prêt à être expédié au Kennedy Space Center dans un avion-cargo Antonov.
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L'ESM-2 a fait l'objet d'un processus de validation complet avant d'être prêt au départ, y compris des essais de cardan du moteur principal du vaisseau (qui pivote d'un côté à l'autre pour les manœuvres et le contrôle de la direction pendant le vol spatial). Ce moteur est un moteur remis à neuf de la navette spatiale Atlantis, appelé à l’époque OME pour Orbital Maneuvering Engin.
Cylindre d'environ quatre mètres de haut et de large, d’une masse d’un peu plus de 13 tonnes, l'ESM comprend plus de 20 000 pièces et composants, de l'équipement électrique aux moteurs, en passant par les panneaux solaires, les réservoirs de carburant et les équipements de support-vie, ainsi que plusieurs kilomètres de câbles et de tuyaux. Doté de 4 panneaux solaires de 19 mètres de long, il est comparable à l'ATV (European Automated Transfer Vehicle) utilisé entre 2008 et 2015, également construit par Airbus.
Ses 8,6 tonnes de carburant alimentent le moteur principal, huit propulseurs auxiliaires et 24 plus petits propulseurs utilisés pour le contrôle d'attitude.
En plus de sa fonction de système de propulsion, l'ESM sera responsable des manœuvres orbitales et du contrôle de la position. Il fournit également aux astronautes les éléments centraux du système de survie, tels que l'eau et l'oxygène, et régule le contrôle thermique lorsqu'il est amarré au module d'équipage. En outre, le module de service non pressurisé peut être utilisé pour transporter une charge utile supplémentaire.
13 octobre 2021 :
Après une longue nuit d'opérations de chargement, l'ESM2 est installé dans son Antonov et prêt pour son envol vers le KSC.
Essais en soufflerie pour le bouclier d’Orion
Après le vol « Exploration Flight Test – 1 » en 2014, les ingénieurs ont apporté quelques ajustements au processus de fabrication du bouclier thermique d’Orion.
Au lieu d’une seule pièce, il est désormais composé de blocs plus petits qui se désagrègent ou brûlent lors de l'entrée dans l'atmosphère terrestre. Cette modification a changé la forme du bouclier thermique.
Une équipe de chercheurs du Langley Research Center de la NASA à Hampton, en Virginie, espère donc en apprendre un peu plus lors d'une série de tests dans la soufflerie de la National Transonic Facility.
Karen Bibb, ingénieure en aérospatiale, explique que « les changements ne font pas beaucoup de différence sur l'aérodynamisme jusqu'à ce que vous descendiez à des vitesses subsoniques. A ces vitesses, « la nouvelle forme modifie la façon dont les turbulences du flux d'air se créent et se séparent autour de l'épaulement du bouclier thermique, ce qui peut avoir un impact significatif sur la traînée du véhicule ».
Karen Bibb et Bryce Moran examinent la configuration du test qui aidera à collecter des données sur le comportement du bouclier thermique à des vitesses subsoniques.
Ces tests en soufflerie montrent donc les effets des pressions aérodynamiques sur l'écran thermique ablaté à des vitesses subsoniques. Ils valident à la fois la base de données de modèles aérodynamiques du bouclier thermique pour Artemis I mais aussi alimentent une base de données de validation de mises à jour pour Artemis II, première mission habitée.
Seulement 10 cubsats sur Artémis 1
Avec l'accélération de la campagne de lancement d'Artemis 1, quatre des 14 CubeSats (Lunar Flashlight, CU-E 3 et les jumeaux Cislunar Explorers) ont raté leur fenêtre d'intégration après avoir rencontré des difficultés pour respecter le calendrier du lancement d'Artemis 1.
Les satellites avaient déjà manqué leur première fenêtre d'intégration, mais en raison de retards dans les tests d'Artemis 1, ils ont reçu une seconde chance et devaient arriver au MPPF (Multi-Payload Processing Facility) du KSC le 26 septembre 2021 pour leur intégration dans l'adaptateur d'étage d’Orion, à l'origine prévu le 28 aux côtés du satellite BioSentinel. Selon des sources internes, ces quatre satellites ont été retirés du calendrier d'intégration tandis que BioSentinel, le seul autre CubeSat restant à être intégré, a été installé avec succès dans l'adaptateur, dans les délais.
L'adaptateur d’Orion devant maintenant arriver au VAB le lundi 4 octobre, avant son intégration le 7 octobre en vue de l'installation d'Orion, les quatre CubeSats doivent désormais trouver un autre trajet vers la Lune.
Lunar Flashlight, le plus en vue des quatre satellites, est un CubeSat 6U conçu et exploité par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA en collaboration avec le Marshall Space Flight Center, Georgia Tech et l'UCLA. Sa mission était d'entrer en orbite lunaire afin de découvrir des dépôts de glace d'eau à l'aide d'un spectromètre infrarouge.
Sélectionné par Advanced Exploration Systems de la NASA au début de 2015 pour voler sur Artemis I, Lunar Flashlight a enduré des mois de difficultés pour tenter de respecter son échéance en raison de son nouveau système de propulsion. Ce système, unique en son genre utilisant un nouveau carburant "vert" mis au point par l'Air Force Research Laboratory, dû être remis au centre Marshall pour être ravitaillé avant son lancement, ajoutant un délai supplémentaire au satellite pour son voyage du JPL au KSC.
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Le deuxième CubeSat, Earth Escape Explorer (CU-E 3), est un autre CubeSat 6U développé par l'Université du Colorado de Boulder dans le cadre du défi CubeQuest de la NASA. La mission de CU-E 3 était d'utiliser l’assistance gravitationnelle de la Lune afin d'entrer dans une orbite héliocentrique, en s'éloignant lentement de la Terre, dans le but de tester la technologie de communication de CubeSat à longue distance. À la fin de sa mission d'un an, le satellite était censé s’éloigner à près de 10 millions de kilomètres de la Terre.
La dernière mission à rater son lancement est Cislunar Explorers, une paire de CubeSats 3U développés par l'Université Cornell qui avait déjà été officiellement retirée du manifeste Artemis 1 mais s'était vu offrir une seconde chance en raison des retards d'intégration du SLS. La mission de la paire de satellites était de tester un nouveau système de propulsion basé sur l'électrolyse de l'eau, générant de l'hydrogène et de l'oxygène selon les besoins pour propulser le vaisseau spatial. Les deux satellites devaient utiliser leurs propulseurs pour entrer en orbite lunaire, en utilisant des caméras et des capteurs du commerce et de qualité amateur pour naviguer.
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Comment ces satellites atteindront la Lune après avoir raté Artémis 1 est incertain. Lunar Flashlight sera probablement la première à obtenir un nouveau lancement, en raison de la nature de sa mission de haut niveau construite par le gouvernement. Le sort de CU-E 3 et Cislunar Explorers reste encore inconnu. Cependant, il existe encore des options.
Par exemple, Spaceflight, Inc. a récemment dévoilé son véhicule de transfert cislunaire Sherpa-ES, qui devrait être lancé fin 2022 aux côtés de l'atterrisseur lunaire sans équipage Nova-C d'Intuitive Machines sur une Falcon 9. Sherpa-ES pourrait s’avérer une excellente opportunité pour l'une de ces trois missions CubeSat, avec le véhicule de transfert offrant une optimisation de la trajectoire des derniers kilomètres que le SLS ne serait pas en mesure de fournir. Les satellites pourraient également voler captifs sur le lanceur Vulcan d'ULA lors de missions lunaires à bord du porte-cloison arrière du Centaur V, ou sécuriser une mission dédiée sur un véhicule comme l'Electron de Rocket Lab, telle la mission CAPSTONE.
Bien que malheureux pour les équipes de CubeSat, la fenêtre d'intégration manquée et l'intégration finale de Biosentinel sont un signe qu'Artemis 1 approche rapidement du lancement. Le test modal intégré étant désormais terminé, la date de lancement d'Artemis 1 début 2022 est plus proche que jamais.
La prochaine génération de vaisseaux spatiaux Orion passe en mode « production »
Au cours de cette décennie, le vaisseau spatial Orion transportera des astronautes lors des missions Artemis sur la Lune afin d’aider à préparer les futures missions humaines vers Mars. Les travaux sur le vaisseau spatial pour Artemis 1 sont presque terminés, Artemis 2 est bien avancé et la NASA fait des progrès sur les prochains véhicules.
L'agence a récemment terminé le soudage de la partie pressurisée d’Orion Artemis 3, le châssis étanche à l'air du module d'équipage. Cette structure est la première pièce majeure d’un matériel réalisé « en production » par l'entrepreneur principal Lockheed Martin.
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« La NASA déplace maintenant son attention de la phase de développement vers la phase de production du vaisseau spatial Orion », a déclaré Cathy Koerner, responsable du programme Orion.
La phase de développement - appelée Conception, Développement, Test et Evaluation (Design, Development, Test, and Evaluation - DDT&E) - est celle où les exigences sont définies, la conception revue et affinée et où le vaisseau spatial et ses systèmes subissent des tests rigoureux.
« Tous les tests intensifs effectués ont éprouvé la conception de la structure d'Orion », a déclaré Stu McClung, chef de cabinet du programme, de la planification et du contrôle d'Orion. « Une structure bien comprise et bien définie nous donne une garantie pour passer à la phase de production. »
Chaque composant d'Orion a subi des tests approfondis depuis le début du DDT&E afin de préparer Orion à cette transition. Cela inclut l’Exploration Flight Test-1, le premier test en vol d'Orion en 2014, qui a démontré sa capacité spatiale en orbite terrestre haute et a permis de tester le bouclier thermique lors de la rentrée atmosphérique terrestre ainsi que les procédures de récupération de la capsule.
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La NASA a également terminé avec succès les tests du système de parachutes ainsi que celui d'abandon au lancement avec deux tests en vol connus sous les noms de Pad Abort-1 et Ascent Abort-2 . Les tests d'environnements spatiaux simulés ont également confirmé que les systèmes d'Orion fonctionneront comme prévu lors des missions Artemis, parmi d'innombrables autres tests du vaisseau spatial réalisés.
La phase DDT&E se terminera officiellement avec la mission Artemis 2, le premier vol avec équipage. Bien qu'aucun changement structurel sur le véhicule ne soit attendu entre Artemis 1 et 2, les résultats de ces missions peuvent entraîner des changements mineurs ou des améliorations dans les versions ultérieures.
« Lors des vols, nous apprendrons et adapterons le vaisseau spatial aux missions, selon les besoins », a déclaré Paul Marshall, directeur adjoint du programme Orion. Cela pourrait inclure la modification des systèmes d'équipage ou des interfaces d'équipage pour aider les astronautes à effectuer les futures missions aussi facilement que possible.
Dans la phase de production, les ingénieurs appliqueront des améliorations à la conception d'Orion pour s'assurer que la fabrication et l'assemblage soient aussi efficaces que possible. L'une des nombreuses améliorations a été de réduire le nombre de pièces soudées qui composent la partie pressurisée d'Orion. Sa conception originale comportait 33 pièces soudées, qui ont été rationalisées à sept pour Artemis 1, afin d'améliorer la fabrication et d'économiser près de 320 kg.
Avec ces sept soudures récemment terminées sur Artemis 3 et les modifications de conception structurelle et tests achevés, une ligne de production plus efficace et rationalisée pour les engins spatiaux commence. Dans le cadre du Contrat de production et d'exploitation Orion (Orion Production and Operations Contract - OPOC) attribué à Lockheed Martin, la NASA s'est engagée à commander un minimum de six et un maximum de douze vaisseaux spatiaux Orion. L'agence a commandé trois vaisseaux en 2019 pour les missions Artemis 3 à 5, et prévoit de commander trois capsules Orion supplémentaires au cours de l'exercice 2022 pour les missions Artemis 6 à 8.
"Notre stratégie pour passer de la conception/développement à la production se concentre sur l'optimisation en apportant des changements dans plusieurs domaines pour émerger avec un flux plus efficace", a déclaré Kelly DeFazio, directeur de programme pour les opérations de production chez Lockheed Martin.
Voici quelques exemples d'optimisation de la production d'Orion :
- Changer la structure organisationnelle des employés d'une grande structure d'équipe centrée sur la conception, le développement et la qualification à des équipes de travail multifonctionnelles plus petites, axées sur le débit de production et la qualité du produit.
- Intégrer des systèmes pour identifier et résoudre les contraintes dans le flux de production, et l'utilisation d'outils intelligents comme la réalité augmentée.
- L'ouverture du « Spacecraft, Test, Assembly and Resource Center » (STAR) de Lockheed Martin à Titusville, en Floride, plus tôt cet été afin de rationaliser la capacité de fabrication.
- Réutiliser les modules d'équipage Orion et les systèmes de grande valeur, combinés à la possibilité d'acheter en gros du matériel et des composants, ce qui contribue à des réductions de coûts considérables par rapport aux engins spatiaux produits dans le cadre du DDT&E.
« Notre plan de production active des efficacités de fabrication uniques qui garantissent que nous atteignons la cadence de missions souhaitée tout en entraînant des réductions de coûts », a déclaré Paul Marshall. « Ces économies donneront à la NASA plus de ressources pour investir dans le développement des éléments nécessaires à la poursuite de la campagne d'exploration lunaire dans les années à venir. [...] La transition vers la production offre l'opportunité de recentrer la main-d'œuvre d'Orion sur la définition, la mise en œuvre et l'exécution des missions d'exploration pour lesquelles Orion est conçu pour voler » a-t-il ajouté.
Fin de l'installation du carénage de protection d'Orion Artemis 1
Après l’installation du LAS d’Orion le 23 juillet dernier, les équipes du Kennedy Space Center mettent la touche finale au vaisseau spatial de la mission Artemis I en connectant les carénages en forme d’ogive composés de quatre panneaux de protection qui préserveront le module d'équipage des vibrations et des ondes acoustiques importantes qu'il subira lors du lancement.
Le 19 aout, l’installation du premier carénage débutait dans le LASF (Launch Abort System Facility).
Le 30, ce fut au tour du deuxième…
…suivi du troisième le 1er septembre.
Enfin, c’est le 8 septembre que le quatrième carénage a été posé.
On peut maintenant espérer le transfert d'Orion dans le VAB du Kennedy Space Center et son installation sur le SLS courant septembre voire début octobre …
Un simulateur de masse d'Orion et des ombilicaux sur le SLS Artemis 1
Un simulateur de masse Orion a été installé avec succès sur l'adaptateur d'étage d'Orion du SLS. On voit sur les photos ci-dessous une vue rapprochée du simulateur de masse Orion reposant sur l’adaptateur d’étage d’Orion (OSA - Orion stage adapter) au sommet du SLS, à l'intérieur du Vehicle Assembly Building (VAB) du Kennedy Space Center, le 12 août 2021.
La maquette de test, représentant la masse et le poids du matériel de vol réel, est utilisée pour divers tests à l'intérieur du VAB avant les opérations d'empilement du vaisseau Orion.
Pendant ce temps, l'ombilical inter-réservoir de l'étage central - l'une des multiples connexions de la plate-forme mobile de lancement (mobile launcher) qui fournira l'énergie, les communications et les gaz sous pression à la fusée - a été relié à l'étage central du SLS. Avant que le vaisseau spatial Orion puisse être empilé au-dessus du SLS, les équipes effectuent divers tests pour s'assurer que le lanceur peut communiquer correctement avec les systèmes au sol qui seront utilisés lors du lancement.
Installation du LAS sur Orion Artemis 1
Après avoir effectué les opérations de remplissage et terminé les derniers tests dans le « Multi-Payload Processing Facility » au KSC mi-juillet, Orion Artemis 1 a maintenant atteint son prochain arrêt sur le chemin le menant à l'aire de lancement : l’installation du système d'abandon au lancement « LAS ».
Ce dernier a été relié au vaisseau spatial le 23 juillet. La prochaine étape sera de fixer les carénages en forme d’ogive pour encapsuler le module d'équipage avant de déplacer l’ensemble vers le VAB pour l'empiler au sommet du SLS.
Les techniciens vont donc prochainement installer quatre panneaux qui composent ce carénage dont le but est de protéger le vaisseau spatial de la chaleur, de la pression de l'air et des environnements acoustiques pendant le lancement et l'ascension. Le LAS, qui surmontera le carénage, abritera la pyrotechnie et un moteur de largage. Le système sera également équipé d'instruments pour enregistrer les données de vol clés pour une étude ultérieure.
Mais pour ce vol, les moteurs qui éloignent le vaisseau spatial de la fusée et contrôlent son attitude afin de le diriger pour son amerrissage lors d’un abandon au lancement, ne seront pas fonctionnels pour la mission Artemis I sans équipage. Seul le moteur de largage sera équipé pour séparer le LAS d'Orion en vol, une fois son rôle terminé, allégeant Orion de plusieurs tonnes pour son voyage vers la Lune.
Pendant ce temps, les équipes du VAB ont installé l'adaptateur d'étage au sommet du SLS suivi de l'ICPS (Interim Cryogenic Propulsion Stage) qui fournira à Orion la poussée nécessaire pour naviguer au-delà de la Lune.