Un point sur les ESM-2 et 3
Alors que le travail à Brême sur le premier ESM touche à sa fin, la structure de la deuxième unité a été déplacée dans la même salle blanche.
Construit par Thales Alenia Espace à Turin, en Italie, elle a été transportée à Brême à la fin du mois d'avril et commence maintenant son traitement pour l’Exploration Mission-2 (EM-2), le premier vol Orion habité.
Les leçons apprises avec ESM-1 sont incorporées par l'équipe au fur et à mesure. « Fondamentalement, je n'ai qu'une seule équipe, je n'en ai pas deux », a expliqué Bas Theelen, vice-président du programme ESM. "Le responsable de l'AIT (Assembly, Integration, and Testing) pour le second ESM est assis dans le même bureau que celui de l'AIT pour ESM-1."
Toutes les leçons apprises lors du montage d’ESM-1 sont entrées dans une base de données et utilisées pour l’ESM-2. Mais la conception en elle-même est tellement particulière, avec le moteur OMS-E au centre et les 6 compartiments tout autour, implique qu'il n’existe qu’un nombre limité de façons d'intégrer l’ESM et cela dans un ordre bien spécifique.
Les livraisons du matériel sont aussi un facteur très déterminant pour l’avancée des travaux. En effet si par exemple, il arrivait que le réservoir de propergol ait du retard, le travail s’arrêterait immédiatement, car son installation est un point de non-retour pour une bonne partie de l’assemblage.
« Le bon côté de la chose, c’est que depuis que nous avons fait ESM-1, nous avons pas mal de solutions de contournement dans ce cas. Nous savons donc qu'au cas où quelque livraison serait en retard, pour quelque raison que ce soit, nous avons une solution de contournement prête maintenant, car nous l'avons expérimentée sur ESM-1 », a ajouté Bas Theelen.
« Au-delà de ça, il y a aussi beaucoup d'optimisation sur le travail répétitif comme avec les moteurs pour lesquels je ne sais pas combien de supports il existe mais il y en a des centaines. Nous avons aussi 11 kilomètres de câble à l'intérieur, il y a donc eu des leçons génériques apprises sur la façon d'optimiser le processus des étapes que nous faisons avant l'intégration. Voilà donc les quelques leçons typiques apprises. »
Les plans pour ESM-3 et au-delà :
La NASA, l'ESA et Airbus continuent également à jeter les bases de la construction des futurs modèles de vol ESM.
« Comme les exigences de mission de la NASA arrivent à maturité, il y a eu quelques demandes d'amélioration de performances, en particulier du côté de la propulsion » a expliqué M. Theelen. « Il y a donc eu une phase d'étude pour voir ce qui doit être fait et amélioré dans le sous-système de propulsion. De plus, la mission étant légèrement différente, les cas de charge sur les panneaux solaires sont aussi légèrement différents. »
« Cela se fait en phase d'étude normale » a-t-il poursuivi. « Puis, en même temps, il est devenu clair que certaines des modifications nécessaires prendront un peu de temps, donc certains de ces changements de conception seront mis en œuvre uniquement sur le quatrième module, tandis que le troisième sera en grande partie récurrente de l’ESM-2. »
« Et maintenant, comme pour tout programme, nous négocions avec l'ESA le prix des ESM-3 et 4. Nous nous attendons à débuter les travaux sur ESM-3 et 4 cet été. »