Orion, SLS, systèmes-sol… Ce qui nous attend en 2018
Cette année, la NASA a pour objectif de terminer la fabrication de tout le matériel majeur pour EM-1. Des avions, trains, camions et navires traverseront l'Amérique et les océans pour livrer du matériel pour l'assemblage et les essais des composants du vaisseau spatial Orion et du SLS tandis que les équipes du Centre spatial Kennedy prépareront l'infrastructure des systèmes-sol. Des essais auront lieu en haute mer, haut dans le ciel et entre les deux durant toute l'année et à travers tout le pays, non seulement pour EM-1 mais aussi pour toutes les missions ultérieures.
Orion
En début d’année, les ingénieurs du KSC assembleront le bouclier thermique d'Orion au module d'équipage. Cet accouplement est une étape cruciale avant que le module de service n’arrive d'Europe, en milieu d'année. Une fois livré, les techniciens l'équiperont pour l'accoupler avec le module d'équipage, raccordant les lignes de propulsion, l'avionique et d'autres connexions. Ensuite, les techniciens vérifieront que les modules d’équipage et de service ainsi reliés fonctionnent comme prévu et que le matériel répond aux exigences prévues avant d'expédier le tout vers Plum Brook Station à Sandusky dans l’Ohio en 2019.
L'US Navy prendra la mer au large de la Californie en janvier pour évaluer comment elle prévoit de récupérer Orion après le vol d'essai EM-1.
À Yuma, en Arizona, les ingénieurs effectueront trois autres tests de qualification des parachutes pour les missions avec équipage et au White Sands Test Facility au Nouveau Mexique, les techniciens continueront les tests de vérification du système de propulsion du module de service européen.
Lockheed Martin, entrepreneur principal d'Orion à Denver, procédera à des tests de pression, d’acoustique, de pyrotechnie et autres afin de s'assurer qu'Orion résiste aux vibrations, aux charges, aux sons et aux explosions associés aux événements de séparation en vol.
Le travail est déjà bien avancé et continuera pour le vaisseau spatial Orion qui transportera des astronautes sur Exploration Mission-2 (EM-2). Les techniciens souderont les éléments primaires de la structure d'Orion au Michoud Assembly Facility de La Nouvelle-Orléans et expédieront le vaisseau ainsi achevé au KSC d'ici la fin 2018.
Au Johnson Space Center à Houston, les ingénieurs examineront les systèmes de support-vie pour l’équipage et des astronautes et des sujets de test continueront les évaluations de l'interface « homme-machine ».
D’autres ingénieurs de la NASA préparent une version test du vaisseau spatial et de l'anneau de séparation pour un essai d’abandon au lancement d'Orion. Précurseur du vol en équipage EM-2, le test, appelé « Ascent Abort 2 », validera le fonctionnement du système d'abandon au lancement dans un environnement de vol dynamique.
Space Launch System
Les ingénieurs du SLS mettront les « bouchées doubles » pour achever toutes les différentes pièces du lanceur. Le centre Michoud subira une poussée d'activité, car cinq pièces structurelles majeures du SLS seront réunies pour former le corps central de 65 mètres de haut et les quatre moteurs RS-25 y seront installés. Les ingénieurs expédieront le tout à bord de la péniche Pegasus au Stennis Space Center près de Bay St. Louis, Mississippi, pour le test final de 2019, appelé test «green run», quand les quatre moteurs prendront vie et videront les réservoirs du lanceur contenant plus de 2,6 millions de litres de propergol en seulement huit minutes. Le centre nerveux de la fusée, l'avionique de base et les ordinateurs de vol termineront les tests de qualification et de fonctionnement et seront prêts pour la «green run».
Les segments des propulseurs de la fusée construits par Orbital ATK dans l'Utah vont relier le KSC par voie ferrée où ils seront assemblés ainsi que les deux adaptateurs au lancement réalisés au Marshall Space Flight Center à Huntsville, en Alabama.
La barge Pegasus livrera l'adaptateur d’étage de 9 mètres de hauteur tandis que l'avion-cargo Guppy de la NASA apportera l'adaptateur d’étage pour Orion. Ce dernier connecte non seulement le véhicule Orion au SLS, mais sera également équipé de 13 petits satellites.
Les essais du SLS se poursuivront alors que les articles de test structurel de l'étage principal pour le réservoir d'hydrogène liquide, l’intertank et le réservoir d'oxygène liquide arriveront au centre Marshall et seront installés dans des bancs d'essai qui simuleront le vol.
Pendant ce temps, les ingénieurs continueront la conception de l' « Exploration Upper Stage » pour une « Critical Design Review » fin 2018. Les plans prévoient l'utilisation de l'EUS sur EM-2. Les équipes du SLS continueront également à construire les composants de base et d'autres pièces de SLS et de tester les moteurs pour EM-2.
Systèmes-sol
Au printemps, le lanceur mobile (Mobil Launcher – ML) sera déployé sur le pas de tir 39B avant un contrôle d'ajustement qui vérifiera que toutes les connexions physiques entre le lanceur et les systèmes du pas de tir sont correctes avant de le déplacer dans le bâtiment d'assemblage du véhicule (VAB) pour le tester. Ces essais incluront des interfaces majeures telles que les mécanismes de montée, les conduites d'eau d’inhibition de surpression à l’allumage et d'insonorisation, ainsi que des interfaces plus petites comme les lignes d'alimentation en azote et en hélium gazeux et les plates-formes d'accès. Une fois les tests dans le VAB terminés, le lanceur mobile retournera sur le pas de tir pour plusieurs mois de tests complets. Au cours de l'été, les mises à jour logicielles critiques utilisées pour les commandes et le contrôle d'EM-1 seront terminées et les équipes se prépareront pour les missions habitées.
Les ingénieurs des systèmes au sol commenceront les préparatifs de lancement d'EM-2 en fabriquant les ombilicaux qui desserviront les moteurs de l'EUS tant que la fusée est sur le pas de tir. Ils commenceront également la construction d'un réservoir de rétention d'hydrogène liquide qui sera pompé dans le cœur du SLS.
Tout ce travail de la NASA et de ses sous-traitants permettra de préparer le terrain pour une année 2019 encore plus chargée, quand Orion et le SLS seront intégrés, testés et déployés sur la rampe de lancement - l'une des dernières étapes avant EM-1.
Et tous ces travaux fondamentaux réalisés en 2018 et 2019 permettront à la NASA de construire une infrastructure flexible, réutilisable et durable pour plusieurs décennies… pour un accès à l’espace profond de plus en plus complexe.